Hervé Lecorre nous conte, à l’encre distillée des relations entre voyous et policiers pendant la seconde guerre mondiale, dans une langue qui n’est pas celle des demi-sels, un épisode gris froncé de notre histoire collective. Cela râpe, cogne, dérange dans une atmosphère qui rappelle celle de la trilogie de Malet. L’écriture est fluide, dense, construite, est parfois capable de nous faire ressentir un brin de tristesse et de compassion pour les salauds. On se prend d’espérance pour les faibles les perdus. Mais une question reste, et restera, en filigrane de cette histoire de retrouvailles impossibles entre un père et son fils séparé par un certains nombre de macchabées. Saisi des les premiers paragraphes, Je me suis plongé dans ce roman que j’ai lu d’une traite avec plaisir.