La lecture de ce policier est d'un premier abord déroutante, car construit par séquences, comme ceux qui sont écrits entre le roman et le scénario, qu'habituellement je ferme rapidement. L'histoire prend tout de même de la densité au fur et à mesure des lignes tout comme les personnages. Pour ce livre, le principe d'équilibre instable m'est très vite venu à sa lecture, une histoire sur le fil, tomberons-nous d'un côté, de l'autre, les personnages adopteront-ils un comportement attendu ou pas - tout cela va-t-il vers le sombre, le très sombre ? Et tout s'accélère, lentement. La violence y est distillée avec douceur, comme quelque chose qui ne peut pas ne pas être, l'héroïne la manie avec un art consommé qui lui fait peur. Je me suis laissé prendre à tel point qu'à la suite j'ai emprunté le premier volume Sommeil blanc. Mais en filigrane à ces histoires, nous sommes une drôle d'espèce pour maltraiter à ce point nos semblables. Philippe